Mais j'ai gagné!
14 batailles, pour finir par remporter la dernière.
contre qui ou quoi me suis-je battue? Je vous montre ma victoire en photo:
Quelques grammes de pur délice
Ce fut une guerre d'usure, une guerre des nerfs, chaque ratage me motivait davantage pour recommencer encore et encore, persévérer, et à ce petit jeu je ne suis pas trop mauvaise... et j'avais un adversaire de taille (nan mais, c'est pas un macaron qui va me résister?) et si vous pensez que le terme combat est un peu fort, croyez bien qu'à partir de la 9 ou 10ème tentative il ne s'agissait plus d'un défi, d'un challenge, mais la guerre était bien déclarée, un duel à la vie à la mort, pas moins!
14 tentatives, 14 recettes différentes, à commencer par celles du style "les macarons faciles", "les macarons pour les nuls", etc... J'aurais dû photographier certains résultats catastrophiques, le 13ème par exemple, de beaux galets tout plats. Parfois j'étais près du but, mais pas de collerette qui fait tout son charme.
Il faut dire aussi que je ne partais pas gagnante, je n'avais pas les armes adéquates (l'équipement), j'ai dû improviser avec les moyens du bord. Allez, je vous raconte, je pense que çà va amuser les patissières
40 mn de préparation me dit le livre!!!!!
1) mixez et tamisez 200g de sucre glace avec 200g de poudre d'amandes
çà démarre mal, je n'ai plus de mixer. Qu'à celà ne tienne, j'ai un petit mixer pour fines herbes, alors cuillère après cuillère, j'y arrive. Mais les 40 mn sont déjà passées...
Tamiser: çà ne s'arrange pas, je n'ai pas de tamis. Je prends donc une passoire avec des mailles en nylon tellement serrées que même l'eau a du mal à passer. Une bonne heure plus tard, mieux tamisé ce n'est pas possible!
2) mélanger 80 g de blancs d'oeufs non battus au tant pour tant (le mélange sucre glace/poudre d'amandes).
Fastoche! mais j'obtiens une pâte très très épaisse un peu inquiétante.
3) préparez une meringue italienne
Faire un sirop de sucre à 110° (200g de sucre en poudre et 8 cl d'eau). Pas de thermomètre bien sûr, donc là pas de solution de rechange, complètement à vue d'oeil. Battre 80g de blancs d'oeufs en neige pas trop ferme, verser le sirop de sucre sur les blancs en continuant de les battre. Bon, c'est faisable (mais là on a dépassé les 2 heures de prépa)
4) le macaronage
Après avoir incorporé le colorant au "tant pour tant" (j'ai eu la main trop légère), incorporez une petite quantité de meringue à la pâte, mélanger délicatement avec une maryse, (et une maryse, j'ai! oui je sais, c'est fabuleux!) puis incorporer le reste de la meringue en une fois, et mélanger toujours aussi délicatement, afin d'obtenir une pâte lisse, légèrement coulante. Cette étape est primordiale. Macaroner trop peu: ratage. Macaroner trop longtemps: ratage
une fois le macaronage terminé, je ne suis pas trop mécontente de ma pâte, elle a l'aspect souhaité (après tous ces efforts et le temps passé, çà aurait été malheureux!)
5) le pochage
ah le pochage, alors là, çà craint! Utiliser une douille de 8 mm, qu'évidemment je ne possède pas. Intense cogitation...
Voici ce que j'ai, qu'on trouve dans les grandes surfaces:
Et puis soudain euréka! J'avais moult embouts dont je ne me servais pas, alors un bon cutter, je découpe, et hop! une douille de 8 mm, enfin aproximativement. Un sachet de poches jetables, et voilà!
Bon, çà c'est fait, y'a plus qu'à. Impossible de faire des ronds parfaits, il faut que je m'entraine, mais arrivée à ce stade, ce n'était plus ma priorité, je voulais juste mettre au four et cuire, j'en avais plus qu'assez. Sauf qu'il faut passer l'épreuve du croutage, environ 1/2 heure, enfin là au moins pas d'outils à fabriquer...
6) la cuisson
16 mn au four. Je n'ai qu'une plaque, donc 1ère fournée, cuisson, préparer la 2 ème, attendre que çà croute, cuisson, 3ème fournée et 4 ème fournée idem. Là il y a longtemps que je ne regarde plus la pendule, à ce rythme j'y suis encore au milieu de la nuit.
Et là je surveille, je surveille, je guette l'arrivée de la jolie collerette, indispensable pour tout macaron qui se respecte, ce que j'ai tant de mal à réussir
7) le résultat
Au bout de 16 mn d'un suspense insoutenable, alors, alors? yesssssssssssss!!!!!!!!!!!!!!!!!gagné! certes les coques ne sont pas rondes, ni aussi roses que je le souhaitais, mais elles sont parfaitement lisses, brillantes, avec pour chaque macaron le petit accessoire qui fait tout son charme, elle est bien là, discrète juste comme il faut, mais bien présente.
Je n'ose imaginer quelle aurait été ma déception si j'avais fait tout ce travail pour un nouveau ratage.
et moi ce que j'aime dans ce sublime petit gâteau, ce sont les coques, pas besoin de garniture qui peut détruire leur goût si subtil
J'ai oublié de vous dire.... Ils sont bons, mais bons, à tomber! bien moelleux à l'intérieur de leur coque légèrement craquante, à se damner!
Mais j'ai voulu aller jusqu'au bout, donc faire une garniture, je n'aime pas la crème au beurre, je voulais du chocolat, pas de crème fraiche pour faire une ganache, je réfléchis...
8) la garniture
un peu de confiture maison, pourquoi pas? et puis soudain, une idée: mon chocolat préréré: fourré à la truffe, pourquoi ne pas l'utiliser? Je fais fondre 2 barres
çà me parait léger, j'ajoute un blanc d'oeuf battu en neige, et là j'ai une petite mousse absolument divine, au léger goût de truffe, pas trop fort afin de ne pas prendre le dessus, et légère, mais légère...
Vous êtes toujours là, vous me lisez toujours, je ne vous ai pas semées en route? Alors avouez que je ne me suis pas trop mal débrouillée, et qu'ils sont beaux.
Il y aura donc une 15ème fois, juste pour vérifier que la 14ème n'était pas un coup de chance, puis plein d'autres fois, pour le plaisir...mais pas avant de m'être acheté un tamis, et le rêve: une plaque à macarons.
Voilà pour mes mésaventures culinaires, au passage vous avez un avant-goût de ce que j'ai commencé à peindre sur quelques photos.
Sinon, je suis désolée, je ne vais pas vraiment sur les blogs en ce moment, je refais plusieurs pièces du sol au plafond, j'ai entrepris de détapisser moi-même et je peux dire que les papiers étaient super bien collés! Un grand merci pour votre fidélité.